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Réduire l’impact de la hausse des carburants

«La hausse des cours du pétrole est historique». Photo Cédric COILLOT
«La hausse des cours du pétrole est historique». Photo Cédric COILLOT

L’évolution des cours des produits pétroliers s’est accélérée depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie. Le secrétaire général de la Fdsea de la Moselle, Florent Dory, commente une situation historique et formule des demandes auprès du gouvernement.

Les agriculteurs s’inquiètent des conséquences de la guerre en Ukraine sur leurs coûts de production. En Moselle, quels retours avez-vous de votre réseau ?

- Florent Dory : «Bien avant les prémices de l’invasion russe en Ukraine, nos adhérents avaient déjà alerté sur l’évolution inquiétante de leurs coûts de production. Ces dernier mois, les cours de l’énergie avaient évolué de façon significative sous l’effet de la reprise économique mondiale. Lors des assemblée cantonales de notre réseau cet hiver, où nous avons rencontré plusieurs centaines d’agriculteurs, nous avons partagé sur l’inflation des prix de nos carburants et de nos engrais par exemple».

- Le carburant figure en bonne place des préoccupations des agriculteurs. Quelle est votre analyse ?

- F. D. : «Depuis le 24 février, l’invasion de l’Ukraine par l’armée russe ajoute à cette tendance haussière des cours de matières premières. La géopolitique aggrave la volatilité des cours que nous observions déjà. La hausse des cours du pétrole est historique. Le prix du baril a franchi la barre des 100 dollars dès le début du conflit, un niveau qu’il n’avait pas connu depuis 2014. Alors oui, le carburant figure en bonne place des préoccupations des agriculteurs».

- Comment minimiser l’impact de cette crise concernant plus particulièrement le prix des carburants ?

- F. D. : «Avec une volatilité comme nous la connaissons aujourd’hui, il est difficile de mesurer précisément l’impact de la hausse des prix des carburants. Le Gnr était à 76 cents au début de l’année dernière ; en octobre 2021, il était à 1,08  €. Aujourd’hui, on me le livre à 1,86 € et personne ne peut dire ce qu’il vaudra la semaine prochaine. Mais nous devons déjà actionner les leviers en notre possession. Je veux parler de la fiscalité sur les carburants. Tous les ans, la Fnsea défend auprès de Bercy le principe du remboursement partiel de la Tic pour les agriculteurs. Ils sont encore trop nombreux à ne pas réaliser cette démarche. La campagne 2021 de remboursement de la Tic au titre des consommations 2020 a débuté le 13 juillet dernier. Il est toujours possible d’effectuer les demandes de remboursement partiel pour les consommations de 2019 (jusqu’au 31 décembre 2022) et 2020. Pour les consommations de 2021, on devrait être sur une ouverture de la campagne de remboursement en juin prochain».

- Avez-vous des demandes au-delà du mécanisme de remboursement partiel de la Tic ?

- F. D. : «Oui. Aujourd’hui, le montant de remboursement s’appliquant aux consommations 2020 est identique à celui de l’année 2019 soit 14,96 €/hl pour le Gnr. Mais comme son nom l’indique, il est question d’un remboursement partiel. Les agriculteurs ont un reste à charge de l’ordre de 4 €/hl. La Fdsea de la Moselle demande une couverture complétée de cette charge fiscale par l’État».

- Dans ce fonctionnement, les agriculteurs procèdent à une avance de trésorerie auprès de l’État ?

- F. D. : «C’est exact. Nous militons depuis plusieurs années en faveur de la mise en place d’un carburant agricole où la Tic serait déduite dès l’achat. Ce “gazole agricole“ serait réservé aux usages agricoles avec une fiscalité propre. En plus de l’exonération, nous n’aurions plus à faire l’avance de trésorerie. L’autre intérêt de cette évolution serait de pérenniser notre avantage fiscal. La Fdsea sollicite le Préfet dans ce sens».