Ils ont imaginé le concept “Lorraine Qualité Viande” voilà trente ans. Gérard Géronimus et Dominique Lepage étaient à l’honneur après l’inauguration du salon Agrimax. Les concepts de qualité et de proximité ont été, depuis, complétés par la traçabilité.
Ils ont été des pionniers. Gérard Géronimus et Dominique Lepage, lorsqu’ils portent alors l’initiative “Lorraine Qualité Viande“ sur les fonts baptismaux, s’inscrivent dans une tendance qui ne fera que de se renforcer au fil des années.
Nous sommes en 1992, les étudiants de l’Ensaia de Nancy s’interrogent sur les attentes des consommateurs en matière de viande bovine. Le résultat de leur travail, après avoir questionné les clients à la sortie des grandes surfaces de la région, met en avant une attente forte en matière de proximité.
Dans le même temps, la filière bovine constate une perte potentielle de valeur ajoutée avec une production locale quittant le territoire.
En imaginant le concept “Lorraine Qualité Viande” avec des animaux, nés, élevés et abattus en Lorraine, Gérard Géronimus et Dominique Lepage répondront aux deux enjeux soulevés. Ils proposent de valoriser localement la qualité de la production bovine lorraine.
Ainsi “Lorraine Qualité Viande” sera la première démarche de certification en viande bovine sur le territoire français, assise sur des critères de qualité et de proximité. Nous sommes en 1993.
Ajouter la traçabilité
La traçabilité est venue s’ajouter à la qualité et la proximité avec la crise de l’Esb. «Ce moment difficile pour la filière bovine renforcera pourtant la notoriété et l’efficacité du dispositif», analyse Xavier Lerond, président d’Interbev. L’interprofession bovine a fait le choix de fêter les 30 ans d’existence d’une idée novatrice. Une réussite, même si «l’écueil des prix n’a pu être résolu en raison d’un manque de segmentation de l’offre», avoue Xavier Lerond.
En 2019, le périmètre lorrain s’est étendu avec l’arrivée des départements de Champagne-Ardennes.
Après celui de la traçabilité, un second tournant va marquer la dynamique.
Signe officiel
En parallèle des chantiers ouverts par la loi Egalim, le plan stratégique de la filière et le concept de montée en gamme vont conduire l’interprofession à «associer à notre démarche de qualité et de proximité un signe officiel de qualité (Siqo)», explique le président de l’interprofession. Les Siqo ne représentent alors que 1 % du commerce de viande bovine. Aujourd’hui, leur part de marché est à plus de 6 %, France entière et le Grand Est affiche un résultat de 8 %.
«Dans un marché où la viande bovine coûte relativement cher, nous visons un objectif de 15 %», pronostique Xavier Lerond.