Les conséquences des aléas climatiques du printemps au niveau des premières récoltes de miel et les espoirs déçus des apiculteurs lors des dernières miellées ont conduit au classement du département de la Moselle en calamité agricole pour des pertes de récolte de miel.
Le 24 juin dernier, la FDSEA avait alerté le Préfet de Moselle dans un courrier où elle rapportait les conséquences des aléas climatiques du printemps au niveau des premières récoltes de miel.
Les apiculteurs adhérents de la FDSEA témoignaient alors d’une perturbation de l’activité des abeilles du fait de la succession de périodes de froid et de pluie durant le printemps. Les colonies s’étaient retrouvées privées de ressources mellifères sur les mois de mars, avril et mai, « une situation rarissime » selon les professionnels. On se souvient que le potentiel floral des arbres avait également été fortement impacté par le gel, jugé de nature exceptionnel, laissant déjà envisager une conséquence dans la durée. Ce qui s’est malheureusement vérifié par la suite.
Cette période printanière correspond classiquement au développement des colonies et surtout aux premières récoltes de miel sauf que sans cette ressource vitale, les abeilles ont vite épuisé leurs réserves. Les premiers constats portés devant les services de l’Etat s’avéraient « catastrophiques notamment sur le miel de fleurs de printemps et colza puisque l’on observe à peine 10 % de récolte, voire aucune pour certains ». Pour le miel d’acacia, les fleurs ayant subi la période de gel pendant le bourgeonnement, la récolte a été nulle.
Dernières miellées aussi
Alors que la FDSEA écrivait au Préfet Touvet, la moitié de la saison apicole été écoulée. Tous les espoirs se fondaient alors sur les miels de tilleul ou de sapin. Mais les mois suivants ont vu s’effondrer les espoirs que les apiculteurs mettaient dans ces dernières miellées. Il était alors évident pour la FDSEA de solliciter une reconnaissance en calamité agricole pour des pertes de récolte de miel.
C’est donc sans surprise qu’à l’issue de deux réunions du comité national de gestion des risques en agriculture (CNGRA) en fin d’année 2021, que 32 départements ont été reconnus en calamité agricole pour des pertes de récolte de miel, indique Joël Limouzin, vice-président de la FNSEA en charge du dossier gestion des risques. « Il y a eu une vraie reconnaissance suite aux problématiques d’excès d’eau et de froid », salue le représentant syndical siégeant au CNGRA.
La Moselle en calamité
Parmi les départements concernés figurent la Moselle et les trois autres départements lorrains, ainsi que les Ardennes et la Haute-Marne. Trois départements ont par ailleurs été reconnus pour des pertes de fond : l’Ardèche, le Gard, et l’Hérault. « Parallèlement, les services continuent à instruire les dossiers sur les territoires en vue de la prochaine réunion du CNGRA, en février 2022 », a indiqué le ministère de l’agriculture dans le JO du Sénat le 6 janvier. Les exploitants des départements touchés, rappelle la rue de Varenne, « peuvent bénéficier d’un accompagnement individuel » auprès de la cellule d’accompagnement des agriculteurs en difficulté du département.