Bien que fortement bouleversés par les conditions climatiques, les assolements doivent aussi être réfléchis en tenant compte des contraintes liées à la Pac. En effet, à part pour les agriculteurs atteignant l’écorégime par les certifications, il faut tenir compte des points que vont rapporter les cultures prévues dans l’assolement.
Déjà rompus à l’exercice pour les emblavements 2024, la majeure partie des agriculteurs doivent raisonner la répartition de leurs cultures en vue de l’obtention du nombre de points minimum pour obtenir le paiement des écorégimes. En effet, seuls les agriculteurs entrant dans les écorégimes par la voie de la certification ou des éléments favorables à la biodiversité ne sont pas contraints au niveau de leur assolement.
Contrairement à la campagne précédente, il n’est plus nécessaire de prendre en compte une part d’éléments improductifs liée à la Bcae 8, la «jachère» ayant été supprimée durant la campagne 2024.
Que faut-il prendre en compte ?
La grille de points permettant d’atteindre l’écorégime de base ou le supérieur n’a pas changé. Il convient ainsi d’obtenir quatre points au minimum pour accéder à l’écorégime de base ou cinq points et plus pour obtenir l’écorégime supérieur.
L’assolement moyen mosellan permet notamment d’obtenir systématiquement un point pour les cultures d’automne (10 % de la Scop minimum en blé + orge + triticale), un point pour le colza (minimum 7 % de la Scop).
Les trois points manquants sont à obtenir par des cultures de printemps (10 % de la Scop), du tournesol (5 %) ou des cultures fixatrices d’azote comme les luzernes, trèfles et pois pour lesquels 5 hectares (ou 5 % de la Scop) apportent deux points. Les éleveurs ayant minimum 10 % de leur surface agricole utile en prairie permanente obtienne un point (2 points si 40 % de la Sau en prairie permanente. Enfin, la présence de surfaces en prairies temporaires permet également d’obtenir deux points pour 5 % de la Scop.
Afin de comptabiliser de manière certaine les points que génère l’assolement prévu, le tableau ci-dessous permet de simuler votre situation.
Pour un céréalier qui n’aurait que deux ou trois points (colza-blé-orge), le recours à des surfaces en pois (ou en trèfle) ainsi que 10 % de cultures de printemps (ou 5 % de tournesol) permet d’atteindre les points nécessaires pour accéder l’écorégime supérieur.
Bcae 7
Attention, lors de la réflexion pour l’assolement 2025, pour les exploitants qui seraient en monoculture, par exemple de maïs (ou autre culture de printemps) depuis 2022, il conviendra d’implanter une culture différente, si vous n’avez pas déclaré de culture secondaire (en place entre le 15 novembre et le 15 février) en 2023 et 2024. En effet, la conditionnalité (Bcae 7) impose d’avoir une rotation à la parcelle avec deux cultures différentes en quatre ans s’il n’y a pas de culture secondaire déclarée et implantée chaque année.
Consultation des feux
Le 3 str (Système de suivi des surfaces en temps réel) est mis en application depuis la Pac 2023. Il consiste à la prise de photos satellites de l’ensemble du territoire français deux fois par semaine. L’objectif de ces prises de vues est de pouvoir comparer ce qui est présent sur le terrain par rapport à ce que vous avez dans votre dossier Pac. Le résultat de cette comparaison est consultable dans la partie Rpg de votre déclaration Pac 2024. Il convient de sélectionner la couche «restitution des feux» pour voir apparaître un filtre coloré, soit en vert, orange ou rouge sur l’ensemble de vos parcelles. Dans le cas d’un feu orange, avec le statut «en attente», il n’y a rien à faire, la situation évoluera après la prochaine mise à jour des feux. Dans tous les cas, même après mise à jour des feux, la modification de déclaration reste possible, mais elle n’entraîne pas une actualisation de la couleur du feu en temps réel.
L’actualisation des couleurs de vos feux tricolores se fera en trois étapes. Une première fin juin qui est déjà consultable, notamment concernant les cultures d’hiver, une deuxième fin juillet avec les cultures de printemps et les prairies, et enfin une dernière fin août -début septembre- concernant les cultures d’été.
Courriers sur Télépac
Fin juin, chaque agriculteur a eu une notification concernant la mise à disposition d’un courrier sur leur compte Télépac par rapport à la campagne 2023. Ce courrier est un nouveau compte rendu de paiement suite à la réévaluation de certaines aides. Un virement accompagne ce courrier. L’écorégime de base passe de 47 à 49,31 €, le supérieur de 64 à 67,30 € et le bio de 94 à 97,30 €. Le paiement redistributif augmente de 49,40 à 50,40 € et le complément Ja de 4.300 à 4.469 €. Les aides bovines sont corrigées au montant initial annoncé dans le Psn, 60 € pour l’aide de base et 110 € pour l’aide supérieure. Enfin, l’aide aux légumineuses à graines passe de 104 à 122 €.
Certaines exploitations peuvent également être destinataires actuellement de courriers concernant la campagne 2024, il s’agit du traitement des doublons que la Ddt est en train d’instruire actuellement. Il convient de répondre rapidement, si possible en s’assurant que le voisin le fasse également afin de ne pas connaître de retard sur les versements d’acompte.