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Grostenquin va subir une cinquième édition du rassemblement évangélique

Les infrastructures des très petites communes rurales ne permettent pas d’accueillir cet événement sans dommages. Photo DR
Les infrastructures des très petites communes rurales ne permettent pas d’accueillir cet événement sans dommages. Photo DR

Même si les élus locaux ont fait savoir leur opposition au rassemblement évangélique de l’association “Vie et lumière” sur la base aérienne de Grostenquin, le nouveau préfet de Moselle a reçu mission d’organiser l’accueil de ce rassemblement. Le président de la Fdsea défend «un retour en l’état initial des parcelles ainsi que la prise en compte des dommages».

Il y a eu 2006, 2015, 2017 puis, malgré les promesses faites par écrit aux maires par le premier ministre de l’époque (Édouard Philippe), une nouvelle édition s’est déroulée à Grostenquin en 2023. La Moselle avait échappé à une cinquième en 2024 pour cause de Jeux Olympiques. Mais la série se poursuit en 2025. Le rassemblement “Vie et Lumière” se tiendra à nouveau sur la base aérienne de Grostenquin.

L’information a été rendue officielle mi-juillet par le préfet de la Moselle. Une conférence de presse, tenue le 18 juillet a confirmé que «les forces de sécurité et les services de l’État sont déjà fortement mobilisés pour préparer l’événement». La communauté des gens du voyage est attendue en théorie pour la période du 24 août au 1er septembre.

Décision imposée

Comme pour les précédentes éditions, les élus locaux sont opposés à une décision qui leur est imposée par l’État.

Les chiffres donnent le vertige. Plusieurs milliers de caravanes, plusieurs dizaines de milliers de personnes vont séjourner près de deux semaines au milieu de très petites communes rurales  (Bistroff, Guessling-Hémering, Grostenquin, Lelling et Lixing-lès-Saint-Avold) dont les infrastructures ne permettent pas d’absorber ces flux sans dommages.

Mais l’expérience montre aussi qu’aux troubles à la sécurité et à l’ordre public s’ajoutent des pollutions détestables. Bien que les services de l’État aient mis en œuvre les installations nécessaires, et malgré les engagements des responsables de l’événement, les intrusions et les déjections humaines sont légion. Un constat récurrent, quand bien même ministres et représentants de l’État avaient assuré qu’on ne les y reprendrait plus. Tous les élus locaux concernés affirment que les gens du voyage n’ont jamais tenus leurs engagements.

Les élus locaux s’opposent donc à cette cinquième édition, mais le rassemblement aura bien lieu. Le préfet de Moselle a d’ailleurs fait savoir qu’il avait mission d’organiser l’accueil de ce rassemblement.

Des sujets agricoles

Nommé en avril dernier dans le département, «le préfet Pascal Bolot m’a assuré être pleinement conscient des sujets agricoles suscités par ce rassemblement et sur lesquels il souhaite apporter des améliorations», rapporte Fabrice Couturier, président de la Fdsea. «Il m’a assuré vouloir travailler avec le monde agricole dont les terrains se situent à proximité de la base et qui seront concernés par des dégradations». Et les ennuis n’ont pas tardé.

Attendu pour la période du 24 août au 1er septembre, cet événement produit déjà ses premiers effets. «Des groupes de gens du voyage se positionnent d’ores et déjà sur notre territoire, à l’exemple de la commune de Norroy-le-Veneur depuis le mercredi 9 juillet», dénonce Fabrice Couturier.

«Voitures et caravanes ont ainsi illégalement pris possession de parcelles agricoles, normalement cultivées par les éleveurs et une coopérative agricole, avec les conséquences que nous connaissons», explique le responsable agricole, qui rapporte avoir saisi le président de la communauté de communes concernée afin «d’évaluer le coût des pertes engendrées, et la remise en état de ces surfaces occupées» et «rechercher une issue permettant un retour en l’état initial des parcelles ainsi que la prise en compte des dommages subis».