Entre gestion de l’urgence, au travers de son dispositif de crise, et levier structurel de son programme Ambition Éleveurs, les élus régionaux ont mis à profit les projecteurs du salon professionnel Agrimax pour afficher leur soutien à l’agriculture du Grand Est.
Les élus agricoles de la Région Grand Est avaient choisi le cadre de la treizième édition du salon Agrimax, pour officialiser l’arrivée de l’État en appui au programme Ambition Éleveurs.
Le 23 octobre à Metz, c’est un pilier de la politique agricole de la collectivité territoriale que Béatrice Moreau a mis en scène. Avec la signature d’un protocole d’engagement, réunissant l’ensemble des partenaires déjà réunis sous la bannière du Grand Est, une nouvelle étape vient d’être franchie.
Le programme Ambition Éleveurs, conçu en partenariat avec les Chambres d’agriculture pour la période 2024-2028, avance dorénavant en association avec l’État et ses opérateurs financiers que sont les agences de l’eau. Il se veut le levier d’une politique régionale, «en faveur d’un élevage compétitif et durable», affirme la vice-présidente à l’agriculture.
Au service de l’élevage régional
C’est un pas de deux qu’ont orchestré Franck Leroy et Béatrice Moreau pour cette journée inaugurale du troisième évènement de l’élevage français. En tout début de matinée, le président de la Région Grand Est a dévoilé en primeur les dispositifs d’aides d’urgence pour soutenir les agriculteurs face aux crises climatiques et sanitaires (voir encadré). L’après-midi de cette même journée, c’était au tour de sa vice- présidente d’officier au milieu des acteurs au service de l’élevage régional.
«Il s’agit d’unir les compétences de chacun, de renforcer la complémentarité des interventions sur le territoire et d’améliorer l’accessibilité des services pour les éleveurs du Grand Est», apprend-on des propos de Béatrice Moreau et d’un communiqué de presse daté du 24 octobre. Msa, Crédit Agricole, Département de la Meuse, Cuma, Groupama, Gds, Gtv, Néalia, Vivea, tous s’engagent à mobiliser des ressources humaines, techniques et financières pour contribuer au déploiement du programme Ambition Éleveurs.
Au-delà de ce premier cercle, Béatrice Moreau a invité «d’autres acteurs à rejoindre le partenariat dès lors qu’ils partageront les objectifs de cette initiative», avant de rappeler les trois axes du programme.
Le premier se fonde sur un réseau de «soixante fermes de démonstration» dont font partie intégrante les fermes de lycées agricoles. Au-delà du rôle d’ambassadeurs de la politique régionale, ce seront des supports de testage et de diffusion des bonnes pratiques.
Vient maintenant le temps du lancement des parcours individuels de transformation «pour 200 exploitations de polyculture-élevage», explique Béatrice Moreau.
Enfin, le troisième étage de la fusée vise à «accélérer le changement» en «soutenant l’émergence de projets collectifs dans les territoires et les filières».
Plan d’accompagnement de crise
Visite surprise le 23 octobre dans les allées du salon Agrimax. C’est le président de la Région en personne qui sillonne la plus grande ferme du Grand Est. Au programme, l’annonce, en primeur, des outils que la collectivité entend déployer pour soutenir les agriculteurs et surmonter les crises climatiques et sanitaires. Ces moyens devront encore être soumis au vote de la Commission Permanente du Conseil régional le 15 novembre prochain. Mais pour la première aide d’urgence à destination des exploitations les plus fragiles, près de 1.500 courriers arrivent déjà dans les boîtes aux lettres des agriculteurs éligibles. Exigences budgétaires obligent, ce fonds de 6,9 millions d’euros à vocation à être versé directement à chaque bénéficiaire avant la fin de l’année.
La Région accorde ainsi une attention particulière aux jeunes éleveurs récemment installés (installations aidées depuis 2020). D’un montant forfaitaire de 5.000 euros, cette aide vise à favoriser la recapitalisation du cheptel, la réorientation ou les investissements pour une nouvelle mise en culture. 200 bénéficiaires sont identifiés en lien avec les cellules Réagir.
Une action spécifique à destination des éleveurs touchés par la Fco vise à maintenir la productivité. Avec une enveloppe initiale de 100.000 euros, elle financera un dispositif de testage de la fertilité des béliers et taureaux reproducteurs.
Enfin, la Région travaille en lien avec la profession et en cohérence avec les dispositifs d’État en construction, à la mise en œuvre d’un fonds de garantie bancaire. Ce dispositif doit permettre d’alléger le poids financier des garanties personnelles exigées pour accéder au crédit.
Ce fonds est doté de 2,5 millions d’euros et par levier, permettrait de couvrir une enveloppe de prêts entre 40 et 50 millions d’euros, sur des durées de 2 à 15 ans, pour financer reprises et développement d’exploitations ou encore des besoins en fonds de roulement.