
Les partenaires du programme régional Ambition Éleveurs se sont retrouvés le 23 juin au lycée agricole de Château-Salins pour la signature de la Charte éponyme. Dans un environnement où opportunités et contraintes cohabitent, les sollicitations d’accompagnement auprès de la collectivité témoignent d’un véritable engouement.
«C’est une étape supplémentaire dans la dynamique collective initiée par la Région», se félicité Béatrice Moreau, vice-présidente du Grand Est, déléguée à l’Agriculture. En signant, avec ses partenaires, la Charte Ambition Éleveurs, «la Région apporte une nouvelle pierre à l’édifice» conçue pour «accompagner les exploitations de la polyculture-élevage face aux enjeux liés aux transitions économique, environnementale et sociale».
Depuis l’acte fondateur matérialisé en novembre 2024 avec la signature du protocole Ambition Éleveurs, qui avait fédéré les acteurs mobilisés derrière l’initiative de la collectivité régionale, la trajectoire se poursuit dans un contexte soufflant le chaud et le froid.
Optimisme
Impossible de passer sous silence les conséquences de l’épizootie qui a frappé l’élevage du Grand Est depuis une année. La fièvre catarrhale ovine (Fco) a impacté les élevages et les filières ovine, bovine et aussi caprine. La maladie vectorielle, connue des éleveurs, mais s’exprimant cette fois avec un nouveau sérotype (Fco3), est apparue dans un contexte de prix de marché des plus favorables. Et ses effets sont maintenant mieux mesurés.
Pour la première fois depuis dix mois, les naissances allaitantes étaient en hausse en avril, de 1 % par rapport à avril 2024 constate l’Institut de l’Élevage. Il s’agit de la première hausse depuis le début de la campagne de vêlage, démarrée en juillet 2024. Le timide rebond du mois d’avril ne permettra pas d’effacer les répercussions sur les disponibilités en broutards fin 2025 et 2026, et donc sur l’offre de Jb en 2026-2027. Mais une certaine forme d’optimisme s’impose.
Ainsi, selon la quatrième édition de l’observatoire de l’Agriculture présentée le 18 juin, plus d’un tiers des agriculteurs interrogés envisagent d’investir dans un bâtiment. Ils étaient 20 % en 2023.
Ce regain d’intérêt se traduit par un afflux de sollicitations auprès de la Région Grand Est dans le cadre de la programmation Ambition Éleveurs.
Béatrice Moreau rapporte quelque «1.600 dossiers inscrits dans le processus». On peut légitimement parler de succès puisque le programme régional prévoyait l’accompagnement de 2.000 exploitations de polyculture-élevage en quatre ans sur la période 2024-2027. En conséquence, «les partenaires du programme Ambition Éleveurs ont décidé de suspendre temporairement les nouvelles inscriptions à compter du 18 juin 2025», peut-on lire sur la page dédiée du site internet de la Région.