Vous êtes ici

De la laine sous toutes les formes

Le président du syndicat ovin, Jonathan Nondier, se félicite du succès du pôle ovin du salon Agrimax. Photo : Cédric COILLOT
Le président du syndicat ovin, Jonathan Nondier, se félicite du succès du pôle ovin du salon Agrimax. Photo : Cédric COILLOT

Le syndicat ovin de la Moselle et la coopérative Mos-Laine travaillent à donner de la valeur ajoutée supplémentaire à leurs adhérents en valorisant la laine locale.

Vendredi 7 janvier, le syndicat ovin de la Moselle a tenu son assemblée générale à Réchicourt-le-Château. Devant une quarantaine de personnes, le président du syndicat ovin, Jonathan Nondier, est revenu sur l’activité de la structure sur les deux dernières années. En 2021, le syndicat ovin n’avait pas pu organiser d’assemblée générale de manière physique. Jonathan Nondier explique que «le conseil d’administration a décidé d’augmenter les cotisations cette année pour avoir plus de fond de roulement». L’ensemble des administrateurs sortants ont tous été renouvelés dans leur fonction. Jonathan Nondier indique qu’il quittera, cette année, son poste de président du syndicat ovin. Le prochain conseil d’administration procédera à l’élection du président.

Le président rappelle que la filière avait été prise de doute concernant les débouchés pour ses agneaux à l’arrivée du premier confinement Covid juste avant les fêtes de Pâques. Le syndicat a travaillé en retour sur la congélation des carcasses et leur débouché en restauration hors domicile.

Le buzz sur Facebook

Une action commune avec les Jeunes agriculteurs sur Facebook a permis de communiquer sur l’origine des viandes avec le slogan «Pour continuer à manger des produits frais, variés et de qualité, soutenez nos agriculteurs en mangeant français». La campagne a été vue par 160.000 personnes. Au final, la situation fut moins catastrophique qu’envisagée avec des cours qui sont partis à la hausse. Jonathan Nondier note «un effet Brexit qui a rendu les agneaux britanniques moins compétitifs». Le président du syndicat ovin constate «depuis mars 2020, une hausse des cours qui atteint aujourd’hui environ 8 euros/kg». Le président du syndicat est revenu «sur un sujet qui agite la campagne», le photovoltaïque. Le représentant ovin affiche un positionnement favorable au photovoltaïque sur les toits, au sol, et sur les friches industrielles et militaires. Le loup fait encore parler de lui en 2021. Plusieurs attaques sur la Moselle ont totalisé plus de 20  animaux tués ou blessés dont la dernière brebis tuée en décembre 2021. Brigitte Singla, secrétaire générale adjointe de la Fédération Nationale Ovine, est intervenue sur les orientations de la future Pac. L’élue explique la volonté de la Fno «de maintenir une aide ovine de base forte» d’un minimum de 20 euros auxquels s’ajoute un complément de 2  euros pour les 500 premières brebis. Au final, l’aide ovine passerait de 23 euros en 2023 à 19 euros en 2027 avec toujours 2 euros de majoration.

Mos-Laine

Le volume de laine disponible à l’échelle de la région est d’environ 500 tonnes pour 365  tonnes en Moselle toutes races confondues. Le vice-président de la Chambre d’agriculture de Moselle et président de la coopérative Mos-Laine, Stéphane Ermann, explique que le développement de la valorisation de la laine locale prend son origine dans le cadre d’un projet de territoire Interreg entre 2017-2021 : une étude de marché a permis d’identifier deux opportunités qui étaient la production de feutre et la microfilature. Face l’envolée du prix des matériaux isolants du bâtiment, les éleveurs ont décidé de travailler également sur la valorisation de la laine conditionnée en panneaux isolants semi-rigides et de la laine en vrac pour un soufflage sous comble. La laine en vrac est déjà en place sur plusieurs bâtiments. Le Conseil départemental de la Moselle s’est engagé à utiliser ces produits dans le cadre de son programme de rénovation des collèges. «L’objectif de prix de rachat de la laine par la société coopérative est fixé à 2,5 euros/kg» insiste Stéphane Ermann pour qui «le projet doit ramener de la valeur ajoutée aux éleveurs». De nouveaux projets sont actuellement dans les tuyaux pour pouvoir laver la laine sur place et faire du négoce de fils sur le site de Bataville.